Ce week-end, la Menart Fair, foire internationale d’art moderne et contemporain dédiée aux artistes du Levant, du golfe Arabo-Persique et d’Afrique du Nord, compte bien stimuler les perceptions de ses visiteurs : « On a souhaité pour cette édition que le public vive la différence par l’expérience. Les sens seront mis à l’honneur à travers de la danse, des œuvres visuelles, des performances, des sculptures, des conférences mais aussi de la gastronomie », indique à Middle East Eye Laure d’Hauteville, fondatrice et directrice de l’événement. Seconde nouveauté, le design de mobilier en série limitée sera très présent pour cette quatrième édition. La diversité des galeries et artistes exposés ravira les plus éclectiques des visiteurs. (Image d’ouverture : Hicham Benohoud, Untitled, issu de la série Acrobatie, 2017, impression numérique chromogenic-print montée sur Alu Dibond, 60 x 90 cm – galerie Katharina Maria Raab, Berlin, Allemagne)
La galerie marseillaise Polysémie, spécialisée dans l’art brut, sera au rendez-vous, accompagnée d’une sélection d’artistes iraniens : « Leur travail sort des tripes, c’est assez tribal et c’est la première fois que nous travaillons avec ce type de galerie », souligne Joanna Chevalier, directrice artistique de la foire. (Image ci-dessus : Samaneh Atef, Untitled, 2019, dessin sur carte géographique, 100 x 70 cm – galerie Polysémie, Marseille, France)
L’art des pays du Golfe sera aussi représenté, en particulier par la galerie émiratie Hunna Art, basée à Sharjah. « Cette galerie met en avant une sélection de femmes artistes, elle avait connu un grand succès lors de l’une de nos précédentes foires, il s’agit de se demander comment rendre à la femme ses droits au niveau de la création », affirme Laure d’Hauteville, ancienne directrice de la Beyrouth Art Fair. Si les femmes ont toujours joué un rôle actif dans l’art et la culture du Moyen-Orient, leur impact a souvent été sous-estimé : « Aujourd’hui, il s’agit de renverser les clichés et le regard que peut avoir l’Occident sur ces femmes originaires de ces pays en montrant qu’elles sont actives et présentes dans les espaces culturels, afin que, pour les années à venir, elles soient avant tout considérées pour leur art et les messages qu’elles véhiculent », souligne Laure d’Hauteville.
Les artistes au fort métissage culturel semblent véritablement à l’honneur de cette quatrième édition de la Menart Fair. À l’image de Nour Elbasuni, une artiste pluridisciplinaire, née au Qatar dans les années 90 de parents égyptiens, qui s’inspire de la diversité de l’environnement qatari pour y explorer le patrimoine culturel et en faire une partie essentielle de ses œuvres d’art. La jeune artiste s’intéresse notamment aux politiques de genre, aux questions de représentations culturelles ainsi qu’à la spiritualité philosophique. Les deux œuvres ci-dessus sont issues de ses séries les plus récentes, qui explorent et remettent en question les héritages orientalistes tout en proposant un récit alternatif à la représentation des rôles de genre.