Vitrine des artistes du Maghreb et du Moyen-Orient, la foire-boutique MENART s’est lancé le défi d’essaimer à Bruxelles après deux éditions parisiennes. Quelque 3 000 visiteurs en 3 jours et des ventes dans la majorité des galeries témoignent de l'attrait croissant de ce marché.
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La percée du Golfe Au premier étage de la villa, Hunna Art, jeune galerie française basée à Dubaï, avait hérité d’un espace de prime abord diicile : une ancienne salle de bain décorée de mosaïque bleutée. Avec ses alcôves reconverties, l’espace avait des allures de cabinet de curiosités millénaire. Collectant conques, morceaux de carrelages de mosquées détruites et fragments de poterie de l’âge du Bronze, la Koweïtienne Alymamah Rashed exhumait en petites toiles et céramiques (de 1 100 à 2 200 euros) le passé méconnu de l’île de Failaka, terre de passage de nombreuses civilisations depuis l’Antiquité, près de l’estuaire du Tigre et de l’Euphrate. Plus politiques, les panneaux brodés d’Amani Al Thuwaini, artiste ukraino-koweïtienne, adressaient la situation problématique des serviteurs des opulents mariages du Golfe. L’un d’entre eux est parti pour 4 500 euros. « Je présente uniquement des femmes du Golfe, explique la fondatrice, Océane Sailly. Les galeries dubaïotes présentent surtout des artistes étrangers de renommée internationale. Je veux montrer des artistes de la région qui parlent de leurs pays. » Cette jeune marchande loue depuis 2021 des espaces à Dubaï, et cherche aujourd’hui un lieu permanent. « J’aimerais aussi m’établir à Riyad : la scène y est bouillonnante et j’adore les artistes saoudiens. J’y ai déjà exposé. C’est sûr, on ne peut pas présenter des choses aussi engagées que dans les autres pays du Golfe, mais les choses sont en train d’évoluer de plus en plus rapidement. »
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