(Fisheye Magazine) Eman Ali et le périple de deux femmes émancipées dans un Oman rétrofuturiste (2/2)

(Fisheye Magazine) Eman Ali et le périple de deux femmes émancipées dans un Oman rétrofuturiste (2/2)

Croisant photographie et intelligence artificielle, Banat Al Fi’9a (The Silver Girls) retrace le voyage initiatique de deux jeunes omanaises dans un territoire hanté par le spectre du patriarcat. Reprenant la construction d’un conte de fées, l’artiste visuelle Eman Ali entend déconstruire les barrières qui emprisonnent les femmes, tout en puisant dans l’histoire et la symbolique de son pays d’origine. Un mélange des genres fascinant sur lequel elle revient dans la deuxième partie de notre entretien. Et pour (re)lire la première partie, c’est par ici.

Fisheye : Tu t’inspires beaucoup de l’histoire de l’Oman ? Une période en particulier ?

Eman Ali : L’Oman a une histoire fascinante. Je m’intéresse tout particulièrement à la période qui s’étend des années 1950 au début des années 1970. Le règne de Said Bin Taimur qui nous a transporté·es dans l’ère médiévale en multipliant les mesures oppressives et les interdictions a coïncidé avec le développement de l’idéologie du nationalisme arabe de Jamal Abdulnasser, qui était fondamentalement anti-impérialiste. En outre, le communisme était très populaire en Oman, particulièrement dans la région du sud, Dhofar, où la dernière Guerre froide – oubliée – s’est déroulée. Si les Britanniques la nomment « guerre », les locaux·les, elleux, la voient comme une révolution mettant en évidence le pouvoir du langage et son impact sur la perception.

Et cette révolution t’a influencée…

Oui, je suis inspirée par la lutte du peuple, en quête de liberté et d’indépendance durant cette révolution. C’est d’ailleurs le cœur d’un autre projet en cours de réalisation – YUNYU (qui signifie juin, en arabe, ndlr). Mais plus spécifiquement, j’entends mettre en lumière les femmes qui ont joué un rôle important au sein de cette lutte, et qui pourtant demeurent effacées. Je veux réimaginer cette période en partant de leurs histoires.

J’ai passé beaucoup de temps à faire des recherches, à explorer cette thématique et j’ai vraiment hâte de pouvoir continuer à le développer. Ce sera d’ailleurs le cœur de mon prochain livre photographique.

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